La " Chapelle St Christophe des cheminots d’Arras ". Telle était son appellation d’origine. Ce n’était qu’un simple baraquement qui n’avait sans doute pas à l’origine la prétention de devenir l’édifice paroissial que l’on connaît aujourd’hui. Un certain nombre d’évolutions historiques et démographiques, liées à l’urbanisme ont amené ce bâtiment et ce quartier à ce qu’ils sont devenus. A partir du début de l’année 1919, une gigantesque entreprise de reconstruction fut mise en place et bien entendu, en premier lieu, s’attaqua à la remise en état des voies de communications constituées par les lignes de chemin de fer. |
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Arras devint rapidement un des centres les plus importants de la région, et les " Cités de Cheminots " virent le jour dans les années 1921 à 1925. Constituées d’abord de baraquements, puis rapidement de logements individuels ou doubles, ces cités furent complétées de tous les équipements sociaux: centre d’hygiène, jardin d’enfants, salle des fêtes, bibliothèque, salles de sports, piscine, douches, garderie, dispensaire etc... et la création simultanée d’un lieu de culte. |
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En mars 1926 d'importants travaux ont lieu sur le bâtiment. Une voûte en volige est installée sur toute la surface puis on édifie un clocher béarnais du plus bel effet. Le chemin de croix est également mis en place à la même époque. |
Le premier pèlerinage d'automobilistes d'Arras et de la région a lieu le 25 Juillet 1926 et donne lieu à la bénédiction d'une centaine de voitures, de quelques motocyclettes et de nombreux vélos... L'évêque d'Arras Mg Julien préside la cérémonie. Ces fêtes de St Christophe seront reconduites chaque année pendant longtemps. En 1927 inauguration et bénédiction d'une salle paroissiale située derrière le chœur de la chapelle. St Christophe possède déjà une chorale importante dirigée par M. Berroyer. C'est l'époque des grandes œuvres: l'Union catholique des cheminots sous la présidence de M. Laroque, La ligue patriotique des Françaises, L'Archiconfrérie de St Christophe, ... etc. |
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L'acte de création de la Paroisse porte la
date du 25 Août 1925 et porte la signature du Vicaire
Général E. Maréchal, au nom de Mg Julien évêque d'Arras. L'abbé Candelier
est installé Curé de la paroisse le 30 Août de la même année. Il décède
en Juin 1930 à Richebourg après une cruelle maladie. En 1935, le 16 janvier, pour des raisons non précisées, l'abbé Robert Delassus est précipitamment nommé curé de la Cité St Auguste des Mines de Lens et quitte la paroisse. Mg Dutoit, évêque d'Arras publie aussitôt une ordonnance annexant St Christophe à la paroisse de Ronville: "A titre provisoire et après entente avec la Direction Générale des Chemins de fer du Nord ( ) nous ordonnons..." |
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L’amélioration du bâtiment initial qui était rappelons le celui de l’ancienne gare d’Albert, comporte en particulier la création et la fabrication de 10 vitraux. Cela a demandé 6 longs mois de travail qui ont été effectués dans un local proche de l’église: rue du Père Orceau. | |
Les dessins sont l’œuvre du Frère Michel CLAIREUX. Les fers ont été fournis par les ateliers des chemins de fer.
Seuls ces deux vitraux ont été sauvés et installés dans la nouvelle église. (Un troisième a été offert au lycée de Bapaume qui en avait assuré la restauration).
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Après la seconde guerre mondiale
le nombre des mariages et celui des naissances est en nette croissance. Une
nouvelle jeunesse arrive dans le quartier ce qui incite les Pères de Saint
Vincent de Paul à offrir leurs services. Le décès du Père ORCEAU en 1972 amène une fracture dans l’organisation paroissiale et consacre le départ des Pères de St Vincent de Paul dans le service pastoral. On peut lire en Juin 1972 le communiqué suivant dans la feuille paroissiale hebdomadaire: A la suite du décès du Révérend Père ORCEAU, l’évêché désirant regrouper les paroisses de BEAURAINS, RONVILLE, PIERRE BOLLE, 4AS et Saint CHRISTOPHE et y installer une nouvelle organisation, reprend la paroisse actuelle de Saint Christophe aux religieux de St Vincent de Paul; néanmoins l’Association " Les Amis de St Christophe " continue ses activités sur le terrain du 62 rue de Bucquoy. On
peut affirmer que son appellation " St Christophe des cheminots d’Arras "
fut entièrement justifiée pendant de très nombreuses années, car en dehors
de la cité des cheminots qui comportait environ 400 logements pour une
population voisine de 1500 personnes, le voisinage n’était que faiblement
peuplé. Dans les années 1925 à 1930 l’effectif cheminot pouvait représenter
près de 75 % de la population totale. Le volume des cheminots est resté assez
constant jusque dans les années 1955, alors que croissait assez fortement la
population extérieure. Mais c’est surtout à partir des années 1960-1965 que
la proportion s’est totalement inversée pour deux raisons principales: |
L'époque actuelle L’évêché consacre la nouvelle
organisation qui est la préfiguration de l’actuel Secteur Sud avec la
nomination de l’abbé TAILLIAR qui desservira également la paroisse d’AGNY. |
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En 1981 la décision est prise, la chapelle St Christophe d’Achicourt doit être démolie et une nouvelle église sera reconstruite. L’ancienne gare d’ALBERT a certes connu des jours glorieux mais elle est inadaptée et vétuste, et surtout elle n’est pas conforme aux normes modernes en vigueur au niveau de la sécurité des personnes en particulier. Sous l’impulsion de l’abbé TAILLIAR, curé depuis 1972, l’évêché a pris la décision qui s’imposait. L’architecte est déjà intervenu, les plans sont approuvés, la démolition ne saurait tarder. Les coupures de presse de l’époque s’en font déjà l’écho. Cependant, avant de lancer la réalisation et compte tenu de l’urbanisme déjà réalisé et en projet dans le quartier, une question a été posée: Fallait-il construire sur le même emplacement ? Avec l’abbé TAILLIAR le conseil paroissial a réfléchi aux différentes éventualités et en particulier à l’implantation sur un terrain disponible rue Raoul Briquet à Beaurains. ( à l’emplacement de la poste actuelle). |
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En définitive et après avoir
pris avis des services compétents de l’évêché, le statu quo a été préservé
pour quelques raisons majeures: |
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Il n’a pas été besoin de démolir
! Alors que la date des travaux déjà plusieurs fois repoussée avait été fixée
à fin Mars de cette année, le feu a tout réglé en quelques heures le
dimanche 24 Janvier vers 10 h du matin. |
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Étrange coïncidence pour certains, signe du ciel pour d’autres, il faut noter que cet incendie s’est déclaré au moment précis jour pour jour, heure pour heure, du dixième anniversaire des funérailles du Père ORCEAU. |
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![]() Les verrières sont placées peu à peu ainsi que les deux vitraux qui ont pu être sauvés |
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Le clocher est installé, puis
la cloche sauvée du feu. La croix et les abats sons sont également en place, ainsi que l’horloge. Et St Christophe prend place sur la façade. Les abords s’aménagent à leur tour : gazon, plantations... Enfin l’église est terminée,
il ne restera plus qu’à l’inaugurer |
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Les documents de l'exposition dans l'église Saint Christophe d'Achicourt du 9 au 11 novembre 1996 sur l'histoire de cette paroisse ainsi que sur les Cités de Cheminots d'Arras et d'Achicourt. Par Messieurs Daniel DÉBUT et Jean-Claude PILLON. |