Le Crinchon, malgré sa petite taille a souvent débordé. Les causes en sont multiples, elles résultent de conditions météorologiques exceptionnelles, de la faible pente de la rivière, de la présence fréquente de neige l'hiver jusqu'au début du XIXème siècle et aussi de l'homme (moulins à eau, détritus). Ces éléments ont provoqué des inondations souvent catastrophiques.
Achicourt a souvent été une victime privilégiée de notre cours d'eau :
- le 23 juin 1748, une véritable trombe d'eau et de grêle s'abattit sur la commune. Le Crinchon rompit ses digues et se transforma en véritable lac de 34 ha. Sur la place publique cinq maisons sont renversées et plusieurs autres fortement endommagées. Toutes les récoltes, recouvertes d'un épais limon, sont anéanties.
- En l'an III de la République, des granges et des écuries sont emportées par les eaux.
- Le 31 janvier 1807, un violent orage se déchaîne sur Achicourt et les environs.
- Le 28 mai 1812, un violent orage éclate sur la ville d'Arras et les environs. Une trombe terrestre formée pendant l'orage au dessus des villages de Wailly et d'Achicourt a détruit en deux ou trois minutes : 18 maisons, 13 granges, 9 étables ou écuries. Les débris de ces bâtiments ont été emportés à de grandes distances.
- Janvier 1841. Par suite de dégel subit, le Crinchon déborde et couvre les jardins.
- Orage du 11 avril 1856. Vers 7 heures du soir, un violent orage se déchaina, le tonnerre se fit entendre avec fracas, pendant dix minutes une pluie diluvienne, accompagnée de grêle tomba sur Arras et y occasionna de nombreux dégâts. Les communes d'Achicourt, d'Agny et de Sainte Catherine, perdirent en un instant une grande partie de la récolte.
- Le 6 août 1859, un violent orage sévit principalement sur la commune d'Achicourt et fit déborder le Crinchon qui était à sec auparavant.
- L'ouragan du 12 mars 1876 a occasionné des dégâts considérables.
- Le samedi 24 janvier 1891, vers une heure et demie du matin les habitants ont été réveillé par le tocsin. Il s'agissait d'un fléau redoutable: une inondation. Le dégel subit de la veille avait couvert les champs d'une immense nappe d'eau qui accroissait à vue d'œil; la terre gelée sur une épaisseur de 60 centimètres n'en pouvait absorber la moindre quantité. Le Crinchon, grossi des eaux venant de Rivière, Wailly et Agny, débordait sur tout son parcours et formait une plaine d'eau s'étendant des Lennes à la rue Malvaux et de la rue Milanais aux maisons de le rue de Fontaine. En face de la maison du maréchal-ferrant, l'inondation a atteint 1.50 m au cassis pavé de la route. Il en résulte des dégâts assez importants et de nombreuses caves ont été inondées et souillées par la boue et les détritus de toutes sortes entraînés par l'eau.
Ces inondations n'ont pas cessé avec le XX ème siècle.