Léopold Bernard | Julia Marie Antoinette Rainaud | Adam de la Halle |
Que sait-on de lui, pas grand chose, sinon que malgré son surnom "Adam le Bossu", il n'était même pas bossu. Il serait né vers 1240, et mort vers 1287. Fils d'un employé de l'échevinage d'Arras, il étudie à l'abbaye de Vaucelles, puis à Paris, où il devient clerc. A la veille de quitter Arras, il accable de reproches sa ville natale : |
"Arras, Arras, ville de plait Et de haine et de detrait, Qui soliès estre si nobile, On va disant qu'on vous refait. Mais si Diex le bien n'i retrait Je ne voi qui vous reconcile, On i aime trop croix et pile." |
Arras, Arras, ville de chicane et de
calomnie vous qui étiez habituellement si noble, on va disant qu'on vous relève. Mais si Dieu n'y ramène le bien, je ne vois personne pour vous réconcilier, on y aime trop croix et pile -l'argent-. |
De retour à Arras, il épouse une
demoiselle prénommée Marie, qu'il abandonne quelques temps après. Il participe alors à
la vie culturelle d'Arras, qui au XIIIème siècle est une des cités les plus riches et
brillantes de France, grâce au commerce international et à la banque. Arras est un haut
lieu de la vie littéraire: 80 poètes fréquentent la ville, avec une production
originale: dits, fabliaux, congés, pièces satiriques, poèmes. C'est dans le cadre du
Puy d'Arras, précurseur des sociétés littéraires, et dans celui de la confrérie des
jongleurs et bourgeois, que s'expriment les plus célèbres trouvères: Jean Bodel, Bude
Fastoul, Conon de Béthune, Robert le Clerc... "C'est une ravissante pastourelle dramatique, dont le ton est juste, et les personnages (surtout Marion) beaucoup plus vrais qu'ils ne le sont d'ordinaire dans ce genre de sujet. Ce petit chef d'œuvre, représenté devant la cour française de Naples, est-il bien le premier opéra-comique, ainsi qu'on l'affirme habituellement ? On n'y sent pas la convention du théâtre lyrique, où ce sont des acteurs qui chantent et non leurs personnages. Les bergers d'Adam de la Halle ne chantent pas pour demander leurs pantoufles, mais par plaisir, par espièglerie, ou pour amuser leurs amis...Leurs refrains chantés, comme leurs danses sont des jeux. Ils jouent sans cesse: à la choule (sorte de hockey), "as Rois et as Roïnes" (jeu du Roi qui ne ment), à la Saint-Coisne (qui essaie de faire rire ses louangeurs) et autres jeux de société; ou bien ils improvisent une danse dont ils commentent chaque figure. Les refrains à succès... sont ici des éléments musicaux de l'action: ils sont en situation". (R. de Candé). Adam de la Halle meurt en Italie du Sud entre le 7 janvier 1285 et le 2 février 1289 (d'après Roger Berger). Un des plus grands poètes de son temps, un des plus grands musiciens, Adam de la Halle mérite bien que des centaines de collégiens pensent à lui tous les jours, au moins sur leur carnet de notes et leur carte de sortie. |
![]() Statue de Adam de la Halle, se trouvant dans l'hôtel de ville d'Arras. Statue de Henri Bouchard. |
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Journal du
Collège Adam de la Halle, d'Achicourt, N°1, avril 1991 |
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Pour en savoir plus, rejoignez le site Littérature médiévale: http://www.chez.com/littmedievale qui présente une chanson courtoise de Adam de la Halle "Dame, vos hom vous estrine...", une bibliographie importante sur les troubadours et les trouvères, Adam de la Halle et Jean Bodel entr'autres, et bien d'autres choses encore. Des pages de Grégory Chaudemanche : mailto: gregchaudemanche@aol.com |