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![]() Charles LECOINTE est né à Arras en 1884. Les fugues régulières qu'il fait dès 1890 sur les "Remparts" d'Arras l'amènent à se lier d'amitié avec le "Père Gonsseaume", aquarelliste et photographe. Celui-ci lui fait découvrir un vrai photographe professionnel, Joseph Quentin. Après avoir poursuivi des études primaires à Saint-Jean Baptiste et au Louez-Dieu, Charles LECOINTE s'installe imprimeur dans notre ville d'Achicourt, en 1918, et crée sa propre imprimerie en 1919. Il rencontre le chanoine LAROCHE qui l'initie à l'art des conférences sur thèmes avec supports photos. Dès 1933, avec son gendre L. NISON, il travaille la photographie au charbon. Il obtient le prix de ROME de photographie en 1937 et remporte le challenge artésien dit "Marthe Chrétien" la même année. |
En 1930, il
collectionne déjà 36000 photos sur verre et anime des conférences en
Artois dont les thèmes sont imprégnés des travaux des champs et
immortalisent Achicourt et ses environs.
Combien de ses photos prend-on plaisir à regarder parce qu'elles évoquent et déclenchent des souvenirs précis et précieux que leur simple vue réactualise et ressuscite. Combien de ces lieux et de ces scènes de la vie campagnarde, pour les autres anodins, anonymes, dissimulent un peu de notre passé et prennent du même coup une valeur, une chaleur, une beauté particulière ? Combien de ces personnages et de ces paysages fixés par l'objectif sont ainsi protégés contre l'érosion du temps?
Sur une photo, il s'agit d'un visage familier, sillonné de rides par le labeur des labours, respirant la sérénité et la profondeur. Sur une autre, il s'agit de maraîchères recourbées par l'effort et par le temps. Toutes ces photos nous rappellent les souvenirs d'un temps passé, de ces souvenirs à la pelle dont on ne peut se débarrasser : le blé qui lève, le temps des semailles et la venaison, celui de l'emblave et de l'éteule. Comment ne pas s'émouvoir devant ces petits ramasseurs de crottin, devant ces petits gamins tirant à la fronde, pêchant l'épinoche ou ramassant le bois. Comment ne pas repenser à ces piqûres d'épis, ces échardes, ces picots, ces chemins hersés de griffes et de gerçures en hiver, et l'été, couverts de coquelicots. En feuilletant ce catalogue de photos, tout paraît revivre là où certains ne voient que mort et vacuité. Ces personnages fixés, campés, ont la sagesse des gens des champs, leur bravoure et leur solidité. On y retrouve, au hasard des rencontres, des membres des familles les plus traditionnelles d'Achicourt : - les familles : LEGRAND, PAVY, WACHE, HACART, DEHAY, FOURMAUX. |
![]() Le goûter, « l’archiné » de la famille Mouche , 1930 |
![]() Maraîchères, 1934 |
![]() Gaston Dehay, cultivateur , 1935 |
Collection Charles LECOINTE (cliquez sur les photos pour les agrandir) |
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Charles LECOINTE nous a quitté en 1983 mais son oeuvre a continué de vivre, plus présente que jamais. D'abord dans un recueil de photos "Scènes de la vie rurale" 58 photos superbes où les gens de la terre sèment, moissonnent, récoltent, cultivent, aidés par leurs compagnons fidèles et robustes, les chevaux. Scènes de récoltes et de battage, Charles LECOINTE continue de vivre aussi par des expositions. Une première exposition "Charles LECOINTE, photographie d'Artois" a d'ailleurs été présentée en juin 1988 : 80 tirages modernes. Cette exposition, après avoir été accueillie dans de nombreuses villes de France (STRASBOURG, GAP, HENDAYE...), enrichie de 60 nouveaux tirages, a été présentée à nouveau en juin 1993 au Musée des Beaux-Arts d'ARRAS. |
Trésor inestimable qu'il serait souhaitable d'explorer lors d'une nouvelle exposition. La collection de photos de Charles LECOINTE et de sa fille Madame NISON LECOINTE a été regroupée aux Archives Départementales du Pas-de-Calais. Charles LECOINTE a également écrit des articles dans un quotidien local sur l'histoire de notre agglomération : "Un arrageois se penche sur notre passé". |
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