Les activités industrielles le long du Crinchon
 
Les plus anciennes ont été dès l'antiquité, les activités textiles. Saint Jérôme mentionne les riches fabriques d'Arras et la qualité de ses teintures issues des eaux du Crinchon. Au Moyen Age, c'est le long de ses rives que sont établis les drapiers, les pelletiers, les teinturiers, les tanneurs et les lavandières (en dernier !).
 
Mais ces professions polluent la rivière:
 
        En 1426, on interdit aux teinturiers de jeter les résidus provenant de leur fabrication dans le Crinchon.
        En 1430, les marchands drapiers sont autorisés à laver leurs laines dans le Crinchon à condition d'entretenir à leurs frais le lit de la rivière.
        En 1506, des teinturiers reçoivent de l'autorité échevinale une indemnité de 11 livres chacun pour construire des "huches" ou réservoirs destinés à recevoir leurs préparations avec interdiction de jeter leurs immondices dans le Crinchon.
        De même, en 1596, les tanneurs sont obligés d'enlever leurs déchets du lit du Crinchon.
        En 1737, l'intendant de Picardie et d'Artois défend " à tous les tanneurs, pelletiers et autres de tremper leurs cuirs dans le courant dudit Crinchon, ni de faire aucune retenue, digues ou écluses, non plus que de faire tuer et écorchez eux aucun chevaux, ni de jeter dans lesdits Crinchons aucunes immondices...".
 
Les autorités municipales d'Arras sous l'ancien régime, malgré la multiplication des règlements, n'ont pas réussi à limiter la pollution du cours d'eau. Au début du XX ème siècle, elles autorisent même officiellement les industriels à déverser leurs résidus dans ce qui est devenu un égout.
 
            En 1900, un fabricant d’huile est autorisé à vider « les eaux industrielles provenant de son usine » dans le ruisseau le Crinchon, « considérant que ces eaux doivent provenir de la condensation de la vapeur et être parfaitement claire. ».
            En 1908, cette autorisation est de nouveau accordée à un autre industriel, demeurant à Arras, rue des chats.
 
    La vallée du Crinchon, même recouverte dans Arras, a encore servi de zone industrielle et de déversoir au début du XX ème siècle.
Dans la commune d'Agny, il en existe encore des traces par ce bâtiment (ci-contre), la cheminée indiquant l'installation d'une machine à vapeur pour compenser le manque de débit du Crinchon.
(Le bâtiment devant la maison n'existe plus aujourd'hui et le pont a été désaffecté et remplacé par un nouveau à quelques mètres en aval).
 
Le deuxième moulin est encore visible également, à droite:
Le Crinchon et les moulins à eau
 
Ils constituent la deuxième activité importante procurée par la force motrice du courant. Le Crinchon, si petit soit-il, a été équipé de plus d'une dizaine de moulins au cours de l'histoire, un à Rivière, deux à Wailly, deux à Agny.
 
Il n'existe plus de moulin à eau sur le Crinchon. Achicourt en a possédé quatre. Le plus ancien, détruit lors de la construction de la Citadelle, est encore mentionné au XVIIème siècle dans la grande cense de Hées Cliquez pour affficher une carte. Il en existait un second, mentionné en 1790.
 
Un nouveau moulin à eau destiné à fabriquer des clous d'épingles a été construit entre 1834 et 1836, il se trouvait entre le pont d'Achicourt et le moulin d'Agny.
 
Dans Arras même, on cite trois moulins à eau sur le Crinchon et ses branches : ceux de Saint-Fiacre, de Saint-Aubert et de la Poterne.
L'histoire d'Achicourt
Version 2020
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