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Achicourt avait son école de dentelle L'histoire des travaux d'aiguille est
aussi ancienne que l'usage du lin, du chanvre et de la soie. D'après différentes
informations locales, ce fut sous Charles Quint que l'on commença à fabriquer de la
dentelle à Arras avec la grande part d'Achicourt, qui a su intimement développer son
patrimoine local tout en étant tributaire de la ville d'Arras. Cette industrie -
puisqu'il faut l'appeler par ce nom de rayonnement - prit naissance dans les couvents et
dans les établissements de Charité fondés pour l'éducation des jeunes filles. |
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Les dentellières avaient pour patron Saint-Louis, et chaque année le jour de la fête d'Arras, toutes venaient à l’église Saint-Jean-Baptiste, assister à la messe en l'honneur de leur saint patron. Elles portaient toutes un costume uniforme, il n'y avait aucune différence de classe : toutes, un bonnet à grands godets de dentelles, un jupon et un casaquin en basin blanc, un tablier de soie noire et également garni de dentelles. |
En 1806, on évalue à 4 500 le nombre de dentellières dans la ville d'Arras et Achicourt une bonne quarantaine. Cette dentelle s'est toujours faite aux fuseaux. On se sert pour cela d'un carreau qui se compose d'une petite planchette carrée ou ovale rembourrée de façon à former un coussin. La dentellière pose souvent le carreau sur les genoux, pose idéale pour le travail, et suivre le tracet du parchemin portant le dessin de la dentelle. Le dessin, en terme technique, « la fleur », se fait en entrelaçant au fil du réseau, un fil particulier beaucoup plus gros qui doit suivre les contours du dessin tracé sur le parchemin. Ce procédé n'a subi que de légers changement depuis plus de trois siècles. Les dentellières aimaient se rencontrer et bavarder quelque peu, pendant que les fuseaux sautillent sous les doigts agiles en émettant de petits cliquetis différents suivant la nature des bois dont ils sont faits : certains en hêtre, d'autres en merisier, prunier, acacia, exceptionnellement en ivoire ou corne. |
La dentellière qui travaillait tard pour accomplir sa tâche, avait près d'elle, sur un pied de chèvre (tabouret) soit une petite lampe dite , « pigeon » ou encore, une boule de verre remplie d'eau de pluie, faisant office de loupe concentrant les rayons de la lumière en les orientant directement sur le carreau, faute de boule on utilisait une fiole plate couramment servant comme bouteille à liquide - et paraît-il, plus l'eau de pluie était vieille, plus la lumière limpide, pure ! ... |
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Il nous est agréable de lire un résultat de concours en 1880, ou Achicourt est à l'honneur par ses dentellières à savoir Mesdames Flore Legrand et Adélaïde Fourmaux. Cent deux pièces furent présentées au concours, ouvrages rivalisant de goût, de finesse et régularité.
L'école de dentelles tenue par Mlle Adrienne Brant, reçu le prix « Prime d'honneur »
de 30 F, pour le travail remarquable et le fini du travail. La plus jeune élève avait
quatre ans ! C'était l'époque où la dentelle figurait dans la toilette, dans le luxe de
l'ameublement qui déjà au début du XIVème siècle avait fait naître l'industrie de la
tapisserie de haute lisse. De même aux siècles précédents, la dentelle était très
demandée, c'est sans doute ce qui explique la propagation de cet art dans les couvents.
Les frivolités vestimentaires du temps firent le bonheur des petites mains des villages,
ce qui explique l'école de dentelle d'Achicourt. Car la dentelle d'Arras était aussi
réputée que celle de Lille, Valenciennes et Bruges, aussi fine et aussi jolie dans le
travail. Malheureusement, après ces heures de gloire, vint la décadence : les taxes
devinrent trop élevées et de par là, le fil trop cher. C'est surtout à la fin du
règne de Louis XIV, que la région était dans un tel abandon que l'artisanat s'éteignit
lentement... mais, rêvez, rêvez, petites dentellières, en croisant vos fuseaux et,
lorsque vos petits doigts de fée seront las de tisser ce fil que vous aimez, partez donc
rejoindre dans vos songes dorés vos aïeules tant et tant regrettées. |
Une anecdote : Le tabac à Achicourt chez la femme
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ACHICOURT Regards sur le passé. |
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D'autres écrits sur le métier de dentellière : http://metiers.free.fr/ad/d001_a.html |