Achicourt et le rail
L'implantation du chemin de fer a
profondément transformé le paysage d'Achicourt. En 1845-1846, la commune s'est trouvée
coupée en deux par le passage de la ligne Paris-Lille. De nombreuses expropriations ont
dû être effectuées, surtout à la limite d'Arras, pour l'implantation de la première
gare d'Arras (en 1846). Achicourt devient alors une commune de cheminots.
En 1873, d'autres expropriations furent
prononcées pour l'implantation et la mise en service en 1875 de la ligne d'Arras à
Saint-Pol sur Ternoise et Étaples.
Une anecdote : un mémoire des
Ponts et Chaussées publié en 1859 reprend un projet. De Saint-Pol partiraient
deux embranchements : l'un vers Béthune et l'autre vers Frévent. Montreuil
serait relié à Etaples et à Verton. La traction animale de ce "chemin de
fer américain" est préférée à la vapeur dont le coût est jugé trop onéreux
pour une ligne de ce type.
Ce beau projet fut enterré, considéré trop hasardeux par l'administration
centrale des Ponts et Chaussées.
Les réticences administratives ne découragèrent pas cependant les tentatives.
Entre 1861 et 1869, quatre compagnies, esquissèrent des projets toujours
avortés. C'est la Compagnie du
chemin de fer du Nord qui obtient la concession. La guerre de 1870 et la crise
économique retardèrent les travaux dont la réalisation se fit entre 1875 et
1878.
La halte d'Achicourt
 |
Hier
La commune a possédé une halte dont
la construction fut décidée en 1909. C'est à la demande de la municipalité
qu'elle fut installée, la commune prenant à sa charge la réalisation:
subvention de 4120 F du 10 mars 1910.
Les 2 quais installés mesuraient 100m de long.
|
La
halte a été détruite pendant la guerre de 1914-1918 :
Dans la nuit du 16 au 17 septembre
1914, une violente détonation secoue l'agglomération arrageoise. On
apprend au réveil que des Allemands, venus en auto, ont fait sauter
le pont d'Achicourt. Longtemps après la guerre, on saura que les Allemands,
après la Marne, avaient organisé des détachements rapides chargés
d'opérer des destructions sur les voies de communication. C'est l'un
de ces détachements probablement qui avait travaillé à Achicourt.
Sans grand résultat, car le pont peu important sur la rivière sera
vite rétabli. En 1917, les autorités militaires ont
établi un raccordement temporaire de la voie ferrée, depuis la ligne de Saint-Pol vers
Amiens à travers Achicourt. Il fut supprimé en 1922.
|
|
Le rétablissement de la halte fut
demandé par la commune en 1919 puis en 1925, arguant que la population atteignait plus de
4000 habitants, qu'elle était composée d'ouvriers travaillant au dehors, de maraîchers,
de commerçants en relation avec Arras et que la commune était la plus importante du
canton. Lors de la reconstruction, les quais furent rallongés de 50 mètres pour tenir
compte de la nouvelle longueur des trains, et un éclairage à incandescence fut installé
par la commune.
La halte fut à nouveau détruite pendant la
deuxième guerre mondiale.
et aujourd'hui
Achicourt possède encore un
point d'arrêt
sur la ligne de Saint Pol sur Ternoise et Etaples,
matérialisé par un panneau et un quai, c'est la deuxième voie sur
cette photo de droite.
La première voie est celle de l'ancienne ligne de Doullens par Beaumetz
les Loges. Elle ne dessert plus que l'usine de conditionnement des
bouteilles de gaz à Dainville.
|
 |
 |
Cet arrêt sur la ligne de
chemin de fer d'Arras à Saint Pol
s'est agrémenté, en octobre 2000, d'une fresque
murale
représentant la première liaison ferroviaire ARRAS - SAINT POL -
BOULOGNE en 1876 et l'ancienne halte d'Achicourt.
(cliquez
sur l'image)
|
le rail aujourd'hui
En plus de la ligne Arras -
Saint-Pol-sur-Ternoise, citée plus haut, Achicourt possède sur son territoire
une gare de triage, moins importante qu'il y a quelques années, ainsi que la
ligne classique Lille - Paris et un embranchement TGV pour ces trains desservant
Arras, Dunkerque, Lille par Douai et Valenciennes.
Les gares d'Arras

Trois gares se sont succédées à Arras, en voici leur histoire.
|