Mes sources :
- Le moulin d'Achicourt et les moulins de la région d'Arras. Par Jean-Michel DECELLE - Paulette GOURNAY - Francis PERREAU - Mairie d'Achicourt (1996)
- Photos René Lagache
Le moulin est entouré d'une douzaine de pieux très courts fichés en terre à intervalles réguliers sur le cercle que décrit le gouvernail ou timon quand on le fait tourner.
A l'extrémité de la queue est fixée un treuil, on amarre la chaine à l'un des pieux et à l'aide de la manivelle et des engrenages qui démultiplient l'effort, la queue du moulin s'approche du pieu, la toiture tourne.
Lorsque le moulin est parfaitement orienté, on abat alors les échasses ou béquilles qui se terminent en fourche. Elles ont le rôle d'ancres du moulin.
La toiture pivote sur un chemin de roulement placé
au sommet de la maçonnerie du moulin à l'aide de 56 galets
L'orientation des ailes :
Pour que les ailes prennent parfaitement le vent, il faut orienter toute la partie mobile formée par le chapeau, les ailes, l'arbre face au vent. Pour cela le meunier guette l'état du ciel, observe les nuages, attentif aux mouvements de sa girouette.
L'orientation des ailes est réalisée avec l'aide du gouvernail extérieur, cette longue queue prise dans la charpente du chapeau, à l'opposé des ailes et qui descend jusqu'à terre.
La pointe extérieure de la toile s'accroche à la jonction du premier barreau et du cotret, la pointe intérieure est prise près de l'axe au troisième ou quatrième barreau, le bord supérieur décrit une profonde échancrure : sa courbe est découpée de telle façon que, lorsque les toiles sont complètement enroulées, le moulin à l'arrêt, elles ne présentent aucune surface notable au vent.
Il faut une puissance d'environ 13,25 kW pour actionner une meule. Par vent de 4 Beaufort, les ailes de 24 m d'envergure développent près de 37 kW : c'est amplement suffisant pour faire tourner deux meules et hisser les sacs de blé. Dans ce cas, le bout des verges atteint une vitesse de 100 km/h et la meule courante tourne à 120 tours par minute.
Pour qu'une aile tourne, il faut que sa surface soit oblique par rapport au plan de rotation, mais ce n'est pas constant. La pale de l'aile est non seulement gauche mais creusée légèrement comme la paume de la main ou la lame de la faux.
Cela dit l'élément essentiel restera le vent, dont la force déterminera la surface de l'entoilure. Il faut donc que ces ailes soient garnies ou dégarnies à l'image des voiles des bateaux.
On utilise pour ce faire des toiles, longues de bandes de drap, confectionnées en toile de lin et coton pur, traitées dans la masse en rouge cardinal et imperméabilisées, prenant dans leurs lisières des chaînes.
Les ailes sont de type flamande et essentiellement constituées par un châssis fixé à deux longues verges qui se croisent dans la tête d'essieu.
L'aile est composée de deux parties inégales et dissemblables : le côté droit (face au moulin, l'aile en bas) est constitué par la verge de métal, qui porte quatre ou cinq échandoles amovibles, - les planches de vent - plaques assez étroites dont l'inclinaison se réduit à mesure que l'on s'éloigne de la tête d'essieu; de l'autre côté les ailes sont munies d'un lattis en bois destiné à être recouvert de voiles : les longues lattes parallèles aux verges s'appellent cotrets, les petites lattes transversales barreaux, on a ici, sur chaque pale, deux cotrets et trente barreaux pour une envergure de 24 mètres.
Le moulin la tourelle d'Achicourt