Sur cette ancienne carte postale on voit les voies de la gare de triage, la rue Alfred Gondry actuelle venant du pont et l'arrière de l'ancienne église Saint Vaast.
Sources : Histoire de la gare d'Arras, documents écrits par le Collège Adam de la Halle, en 1984, lors de "EXPO-RAIL" : "Le chemin de fer à Arras et Achicourt des origines à nos jours". Et photos René Lagache
Les gares d'Arras :
Trois gares de voyageurs se sont succédées à Arras
En plus de la ligne Arras - Saint-Pol-sur-Ternoise, citée plus haut, Achicourt possède sur son territoire une gare de triage, moins importante qu'il y a quelques années, ainsi que la ligne classique Lille - Paris et un embranchement TGV pour ces trains desservant Arras, Dunkerque, Lille par Douai et Valenciennes.
Achicourt a possédé plusieurs cités de cheminots importantes avec des équipements scolaires, sportifs et sociaux.
Jusqu'en 2011, Achicourt a encore possédé un point d'arrêt sur la ligne de Saint Pol sur Ternoise et Etaples, matérialisé par un panneau et un quai, c'est la deuxième voie sur cette photo de droite.
La première voie est celle de l'ancienne ligne de Doullens par Beaumetz les Loges. Elle ne dessert plus que l'usine de conditionnement des bouteilles de gaz à Dainville.
Cet arrêt sur la ligne de chemin de fer d'Arras à Saint Pol s'est agrémenté, en octobre 2000, d'une fresque murale représentant la première liaison ferroviaire ARRAS - SAINT POL - BOULOGNE en 1876 et l'ancienne halte d'Achicourt.
La halte a été détruite pendant la guerre de 1914-1918 :
Dans la nuit du 16 au 17 septembre 1914, une violente détonation secoue l'agglomération arrageoise. On apprend au réveil que des Allemands, venus en auto, ont fait sauter le pont d'Achicourt. Longtemps après la guerre, on saura que les Allemands, après la Marne, avaient organisé des détachements rapides chargés d'opérer des destructions sur les voies de communication. C'est l'un de ces détachements probablement qui avait travaillé à Achicourt. Sans grand résultat, car le pont peu important sur la rivière sera vite rétabli.
En 1917, les autorités militaires ont établi un raccordement temporaire de la voie ferrée, depuis la ligne de Saint-Pol vers Amiens à travers Achicourt.
Cette voie, de 400 mètres environ, est construite, sur les plans du Génie militaire, en mars 1917, afin « d’éviter aux trains de houille arrivant à Arras par Aubigny » (venant du bassin par la ligne d’É taples), « d’avoir à effectuer un rebroussement en gare, toujours exposée aux bombardements de l’ennemi ». Reliant donc la ligne d’É taples à celle d’Amiens, elle permet l’acheminement de la houille vers Paris et restera présente jusqu’en 1922.
Le rétablissement de la halte fut demandé par la commune en 1919 puis en 1925, arguant que la population atteignait plus de 4000 habitants, qu'elle était composée d'ouvriers travaillant au dehors, de maraîchers, de commerçants en relation avec Arras et que la commune était la plus importante du canton. Lors de la reconstruction, les quais furent rallongés de 50 mètres pour tenir compte de la nouvelle longueur des trains, et un éclairage à incandescence fut installé par la commune.
La halte fut à nouveau détruite pendant la deuxième guerre mondiale
La halte d'Achicourt
La commune a possédé une halte dont la construction fut décidée en 1909. C'est à la demande de la municipalité qu'elle fut installée, la commune prenant à sa charge la réalisation: subvention de 4120 F du 10 mars 1910.
Les 2 quais installés mesuraient 100m de long.
Achicourt et le rail
L'implantation du chemin de fer a profondément transformé le paysage d'Achicourt. En 1845-1846, la commune s'est trouvée coupée en deux par le passage de la ligne Paris-Lille. De nombreuses expropriations ont dû être effectuées, surtout à la limite d'Arras, pour l'implantation de la première gare d'Arras (en 1846). Achicourt devient alors une commune de cheminots.
En 1873, d'autres expropriations furent prononcées pour l'implantation et la mise en service en 1875 de la ligne d'Arras à Saint-Pol sur Ternoise et Étaples.
Une anecdote : un mémoire des Ponts et Chaussées publié en 1859 reprend un projet. De Saint-Pol partiraient deux embranchements : l'un vers Béthune et l'autre vers Frévent. Montreuil serait relié à Etaples et à Verton. La traction animale de ce "chemin de fer américain" est préférée à la vapeur dont le coût est jugé trop onéreux pour une ligne de ce type.
Ce beau projet fut enterré, considéré trop hasardeux par l'administration centrale des Ponts et Chaussées.
Les réticences administratives ne découragèrent pas cependant les tentatives. Entre 1861 et 1869, quatre compagnies, esquissèrent des projets toujours avortés. C'est la Compagnie du chemin de fer du Nord qui obtient la concession. La guerre de 1870 et la crise économique retardèrent les travaux dont la réalisation se fit entre 1875 et 1878.